L’AMOUR ET LA FERMIÈRE

 

 

 

Une fermière se vantait

D’aimer les animaux!

Amour vint à passer sur son chemin

Le sourire béat, la fermière le retint;

 

 

 

L’Amour

 

“A quoi rime  ce sourire, fermière,

De quoi, es-tu si fière ?

 

 

La fermière

 

Je suis fière de mon métier,

 

 

  L’Amour

 

  

 Tu es fière de ton métier

 Tu élèves des bêtes pour les manger!

 Et pour preuve de ton   amour remarquable,

 Tu  les abats de façon abominable...

 Et  tu les manges avec délices,

 Pour prix de   leurs supplices !

- Ainsi voilà comment tu les aimes, 

 Et tu m’invoques, profond blasphème !

 Donner la vie , pour finalement tuer,

 C’est cela ta façon d’aimer?

  

 

La fermière, sans émotion,

Son discours tortueux , sa déraison

Poursuit sans honte, le cerveau embué,

De bon sens irrémédiablement privée!

 

 

La fermière

 

Avec amour je nourris l’innocente brebis

Avant de lui ôter la vie...

 

 

L’Amour

 

- Eh bien, moi , je t’affirme, sorcière,

Que tu m'invoques de façon outrancière

En mon nom on ne saurait manger

L’animal  que l’on prétend aimer...

Vains sont tes faux discours

Alléguant traitreusement Amour

Et tous ceux qui comme toi,

Dévorent l’animal sans émoi,

N’appartiennent pas à ma Royauté,

La barbarie doivent invoquer...