LA MÉDUSE
Quand tu la croises, ne la regarde pas,
Regarde au-delà, presse le pas..
Ne soutiens pas le regard de la Méduse,
Ne bois pas le poison qu'elle diffuse.
Élève tes pensées ailleurs, elle te pétrifierait,
La pieuvre hideuse, si à son niveau tu t’abaissais.
Lorsque tu croises son regard haineux,
Regarde vers le haut, le soleil radieux...
Ne regarde pas la Gorgone , inhumaine, atroce.
Ses yeux de serpents, mordent féroces.
Son être , haineuse convulsion empoisonnée,
Par la hideur, par la disgrâce se tortille défiguré.
Ceux qui te croisent dans la vie, nourris de vilenie,
Disgracieux, abjects, temples de l’infamie,
Ont le coeur et le regard venimeux,
A l’intérieur, la Méduse atroce règne sur eux..
Si tu les regardes, tu leur fais trop d’honneur!
Ils te plongeront , dans la stupeur.
Ne leur accorde pas un seul regard
Laisse-le se tortiller imbéciles, hagards
Et regarde les étoiles scintiller dans le soir.
Méduse, je t’ai bien reconnue sous ton déguisement
Ci-gît ton règne pétrifié d’âmes noires!
Mais la clarté résiste à ton fétide envoûtement,
Et je passe, tête haute, ta haine, dédaignant,
Méduse haineuse, sous tes humains vêtements!
© Ghislaine Belaieff